L’intelligence émotionnelle : voilà bien un sujet qui me passionne. Et pour être plus précise, je suis fascinée par les émotions et la gestion des émotions.
Du plus loin que je me souvienne, j’ai toujours reçu celles des autres de plein fouet.
J’ai donc appris à vivre avec le regard narquois de mes proches, attendant que je verse ma larme devant un film ou une série. Pensant que l’émotion était une faiblesse et une incapacité à faire face à l’autre, j’ai construit la croyance que l’émotion d’autrui était une arme contre moi.
J’étais bien avancée avec cette croyance. Moi qui adorais être à l’écoute des autres et les comprendre. Résultat j’étais convaincue que je n’étais qu’une pauvre cruche « trop » émotive, sans personnalité, incapable de réguler voire de gérer ses émotions.
Autant te dire que les relations interpersonnelles risquaient d’être difficiles.
J’étais alors loin d’imaginer que ce que je considérais comme un défaut était en réalité une forme d’intelligence.
Je me suis attelée à vivre avec ce défaut, l’atténuer et si possible le supprimer. Supprimer mon émotivité…. Quelle folie quand j’y pense aujourd’hui !
Depuis, j’ai découvert qu’il existe différentes formes d’intelligence dont l’intelligence émotionnelle.
Un nouveau concept à la mode ? En tout cas, récent, puisque vulgarisé dans les années 90.
Deux mots que l’on a longtemps opposés. Une aberration pour certains : comment est-il possible d’associer les mots « intelligence » et « émotions » ? Une évidence pour d’autres : l’émotion est l’intelligence du cœur.
Nombreux sont les clichés et les croyances accrochées à ces deux mots.
Pourtant se pose une question : pourquoi les émotions et l’intelligence ne feraient pas bon ménage ?
Et en effet, lorsque j’ai découvert ce sujet, je me suis dit : « bon sang, mais c’est bien sûr ! je ne suis pas débile, j’ai une approche différente ! »
Après tout, nous sommes des êtres d’émotions. Ne pas en tenir compte dans la définition de nos personnalités reviendrait à nier une partie de nous-même.joli-
Et si les tests de QI (Quotient intellectuel) continuent d’être proposés et sont conseillés pour évaluer notre intelligence théorique, nombreux sont les psychologues et chercheurs ayant abordé le sujet de l’intelligence émotionnelle.
Au-delà du témoignage, je vais aborder ce sujet aujourd’hui en deux temps. Quelle est la définition de l’intelligence émotionnelle? Puis nous verrons à quoi sert l’intelligence émotionnelle.
L’intelligence émotionnelle : définition
« Si vous voulez être libre de vos émotions, il faut avoir la connaissance réelle, immédiate de vos émotions. »
Arnaud Desjardins
Alors comme tu t’en doutes (ou pas d’ailleurs), je n’ai pas inventé cette expression « Intelligence émotionnelle ». Auteurs, journalistes, chercheurs, psychologues ou professeurs, ils sont quelques-uns à avoir partagé avec l’humanité l’ensemble de leurs idées, de leurs réflexions et de leurs découvertes.
Tout a commencé au début du 20éme siècle, il n’y a pas si longtemps n’est-ce pas ? A l’époque on parlait d’intelligence sociale. Et c’est Edward Thorndike, connu pour ses travaux sur l’intelligence animale et en psychologie de l’éducation, qui la définissait comme la capacité à « comprendre et agir sagement avec les autres ».
Je te rassure je ne vais pas te raconter toute l’histoire de l’intelligence émotionnelle.
Tout d’abord parce qu’il y a peu d’infos sur lesquelles tout le monde serait d’accord avant Daniel GOLEMAN. Ensuite mon truc à moi, c’est le vécu et le partage d’expérience. Bien sûr je m’appuie aussi sur des lectures mais surtout je mets en pratique.
Donc je te propose la définition de Salovey et Mayer (1990), deux psychologues nord-américains. Les premiers à publier sur le sujet, ils identifient l’IE comme « la capacité à contrôler ses propres sentiments et émotions et ceux des autres, à les discriminer entre eux, et à utiliser cette information pour guider sa pensée et ses actions ».
Je peux aussi te parler d’Howard Gardner qui a démontré en 1983, dans son ouvrage Frames of Mind, qu’il existe un large éventail d’intelligences que l’on peut « classer » selon 7 catégories.
Mais je vais me concentrer sur Daniel GOLEMAN, celui qui a vulgarisé cette expression « intelligence émotionnelle » et l’a rendu populaire dans les années 2000. Il s’est appuyé des travaux de ses collègues mentionnés ci-dessus et de bien d’autres encore.
Et pour ma part, je compilerais toutes ces définitions en te proposant ce que je vis chaque jour. L’intelligence émotionnelle est donc selon moi LA capacité à être suffisamment à l’écoute de soi pour mieux écouter les autres et ainsi générer des relations interpersonnelles apaisées et apaisantes.
A travers l’analyse et la présentation du sujet par GOLEMAN, voyons comment il définit l’IE
Les piliers de l’intelligence émotionnelle selon Goleman
Selon lui, elle est gage de succès et de réussite. Elle permet, en acceptant nos émotions, de développer nos compétences et nos talents. Elle est basée sur les 5 piliers suivants.
La conscience de soi
Elle se définit par le fait de porter attention à son état intérieur. Être complètement à l’écoute de soi, avoir conscience de son corps, avoir conscience de ses émotions (conscience émotionnelle), de ses sentiments, de ses pensées.
Cette conscience de soi permet de comprendre et mettre des mots sur son ressenti. Prendre conscience de ses émotions et choisir son comportement.
La maîtrise de soi
Sans surprise, il s’agit de l’aptitude à savoir contenir ses émotions débordantes et faire face à « ses tempêtes intérieures ». Ici D. Goleman, rappelle l’importance de l’équilibre entre les émotions positives et négatives. C’est cet équilibre qui permet la maîtrise de soi.
« L’art de s’apaiser » est alors primordial et est bien sûr lié à la conscience de soi. Cette dernière permet, par l’écoute de ses pensées, de réduire la durée et l’intensité de l’émotion. Par exemple, apaiser la colère, gérer le stress ou encore calmer l’anxiété.
La motivation interne ou l’aptitude maîtresse
On parle ici encore d’une capacité. Celle de s’automotiver à résister à ses pulsions. On voit ici encore à quel point la conscience de soi est liée à la maîtrise de soi, qui est possible grâce à l’aptitude à se motiver.
On comprend l’importance de la pensée positive ou encore de l’optimisme sur la motivation interne.
Cette aptitude permet de se concentrer sur un objectif et de se connecter à un état interne équilibré. Cet état qui permet de se mettre en action de manière fluide et efficace, simplement.
L’empathie
Il s’agit de la capacité à comprendre ce que ressentent les autres. Ecouter avec tous ses sens et savoir déchiffrer le non verbal : les gestes, les micro-mouvements du visage, les mimiques, l’intonation de la voix… Avoir conscience de ses propres émotions permet d’être plus attentifs et de mieux déchiffrer celles des autres. L’empathie engendre bienveillance et altruisme, elle conduit au respect de certains principes moraux.
Les compétences et aptitudes sociales
Ou « l’art de bien s’entendre avec les autres » pour reprendre les mots du célèbre Docteur en Psychologie.
Adaptabilité, écoute, ouverture à l’autre sont les compétences qui permettent de communiquer, créer des relations et des interactions. L’empathie et la maitrise de soi sont donc indispensables au développement de ces aptitudes sociales.
L’intelligence émotionnelle à quoi ça sert ?
« Connais-toi toi-même et tu connaîtras l’univers et les dieux. »
Socrate
Tu l’as compris, l’IE est avant tout la conscience de ses propres émotions pour mieux comprendre celles des autres.
Dans un monde où la réussite est (encore) liée au Quotient intellectuel et donc aux résultats scolaires. On peut se demander ce que viennent faire les émotions là-dedans et à quoi ça sert de mettre de l’affectif partout ?
Ce serait tellement plus simple de dire : à rien. Mais nombreux sont les exemples de personnes au QI très élevé qui, sortis du système scolaire, n’ont pas trouvé leur voie ou réussi à sortir leur épingle du jeu en entreprise. A l’inverse, avec un QI dit «bas » ou moyen, certains ont enchaîné les succès.
Pour une réelle connaissance de soi
Et bien la première chose que l’IE permet est une réelle connaissance de soi. Etre à l’écoute de son corps permet, en effet, de décrypter les messages qu’il nous envoie.
Prendre le temps de s’observer et porter une attention bienveillante sur soi offre l’opportunité de mettre des mots sur nos pensées puis sur nos émotions. L’émotion exprime toujours un besoin non satisfait.
Développer son intelligence émotionnelle, dans le cas présent, son intelligence intrapersonnelle (une des composantes de l’IE) est le moyen de faire connaissance avec soi. En l’occurrence, être à l’écoute de soi est le moyen d’identifier ses croyances, ses valeurs, ses besoins, ses moteurs.
Encore une fois, savoir écouter ses émotions est l’occasion de toujours mieux se connaître.
Pour améliorer notre relation à l’autre
Se connaître et se comprendre soi devient une possibilité de développer et/ou d’améliorer son intelligence interpersonnelle (le second pilier de l’IE). En effet, mettre des mots sur ses propres émotions permet de comprendre et décrypter celles des autres. Grâce à l’empathie et à la capacité à écouter, le lien avec l’autre se crée. La communication est facilitée par un climat de confiance.
Enfin, elle sert à s’affirmer et développer une communication assertive et donc avoir des relations harmonieuses.
En résumé, l’intelligence émotionnelle permet d’être à l’écoute de soi pour être mieux à l’écoute des autres.
Une compétence en entreprise
La capacité à comprendre les émotions des autres permet de prendre sa place sereinement en entreprise. Collaborateur ou manager, développer son intelligence émotionnelle est un atout en entreprise. Elle est le gage de relations saines et de bien-être au sein d’une équipe. L’empathie et la bienveillance permettent de créer un climat propice à la performance et l’efficience.
C’est pourquoi l’intelligence émotionnelle sert à avoir une communication fluide, à gérer les conflits, à se motiver et motiver les autres. Certains parlent de compétence du futur en management.
Je suis sûre que maintenant tu aimerais savoir comment évaluer ton intelligence émotionnelle et la développer? Je t’invite à lire la suite.
Quand l’intelligence émotionnelle devient une force au quotidien
Je me souviens de cette jeune femme de 30 ans lors d’un rendez vous découverte qui me dit « je n’en peux plus ! On me dit que c’est une qualité d’avoir des émotions. Moi, ça m’a empoisonné la vie avec ma famille et surtout en entreprise. »
Et pour cause, cette jeune femme subissait sans comprendre. Chaque situation devenait une source de tension. Le moindre ressenti devenait un mur entre elle et elle-même. Non pas qu’elle n’était pas capable de gérer.
Elle ne se connaissait pas et ne savait pas mettre des mots sur ses émotions. Elle se définissait comme une personnalité complexe sans imaginer qu’elle avait une approche différente. Elle était douée d’une intelligence émotionnelle forte mais complétement réprimée. Je t’entends déjà me dire : Ok, c’est bien joli tout ça mais comment fait-on pour savoir si l’on est doté d’intelligence émotionnelle ? Comment l’évaluer ? Comment la renforcer et en faire une force ?
Je te propose de répondre à tes questions ci-après.
Intelligence émotionnelle : l’évaluer et la renforcer
« En nous conférant l’intelligence et la conscience de soi, la nature a fait preuve d’une formidable générosité et d’une cruauté sans précédent. »
Anonriddle
Inutile de se mettre une pression de dingue. Évaluer son intelligence émotionnelle commence par deux postulats.
Le premier: il existe différentes formes d’intelligence.
Le second: nous sommes tous dotés d’intelligences multiples dont une ou plusieurs dominantes.
Comment évaluer son intelligence émotionnelle
Avoir conscience de soi est le début de l’évaluation. Et tout commence par le fait d’être à l’écoute de son état intérieur puis définir et mettre des mots sur ses propres émotions.Je cherche à identifier ma conscience émotionnelle. Tu peux commencer en te questionnant.
5 questions à se poser pour s’autoévaluer
1- Est-ce que j’arrive à évaluer mes émotions?
Je suis capable de nommer précisément une émotion et la lier à un évènement donné. Je fais également le lien entre ma pensée et mon ressenti.
2- Est-ce que je les exprime?
Je vis et parle librement de mes émotions aux autres et devant les autres.
3- Est-ce que je suis capable de réguler mes émotions?
Je laisse la place à mes sentiments et suis capable de prendre du recul pour laisser l’espace suffisant à mon émotion quand elle se manifeste. Comme m’a dit une cliente aujourd’hui (synchronicité étrange), « j’ai appris à ne pas laisser mes émotions me surpasser ». En effet, réguler implique de repérer pour maîtriser.
4- Suis-je empathique?
Est-ce que je suis en capacité de ressentir et comprendre l’émotion de l’autre? La question sous-jacente, ici, est: suis-je à l’écoute et en capacité d’accueillir l’émotion de l’autre.
5- Pourquoi je suis à l’écoute?
Quel est mon objectif lorsque j’écoute? Est-ce que je cherche à répondre? Convaincre ou comprendre?
Les tests en ligne
Tu peux aussi évaluer ton intelligence émotionnelle par le biais d’un questionnaire en ligne. Quelle idée n’est -ce pas? Surtout après avoir écrit un article entier sur l’intérêt des tests de personnalités pour la connaissance de soi.